Category

2011

2011, Articles, Raiati

Fête de l’Elévation de la Croix / le 11.09.2011 / N*37

Cette fête est liée à deux événements. Le premier est la découverte de la Croix sous le Golgotha par sainte Hélène pendant qu’elle était en Palestine et construisait des églises. Le deuxième événement est le suivant: la sainte croix était déposée dans l’église de la Résurrection quand les Perses  envahirent Jérusalem en 628 et volèrent la Croix. La Croix fut rendue à la ville sainte après la victoire de l’empereur byzantin Héraclius sur les Perses. Le Patriarche prit la Croix et l’éleva en présence des fidèles. De là vient l’expression «élévation de la Croix». Le jour de la fête, avant la liturgie, le célébrant porte en procession une croix déposée sur un plateau et entourée de fleurs. Le prêtre pose le plateau sur une table devant la porte royale. Puis il élève le plateau au-dessus de sa tête puis l’abaisse jusqu’à terre pendant que le chœur chante cinq cent fois Kyrie eleison. Ensuite le prêtre donne une fleur à toute personne qui vient embrasser la croix.

Dans notre Eglise il n’y a pas de croix sans crucifié peint ou sculpté. La croix devient ainsi icône. La prosternation se fait donc devant l’icône du crucifié dans l’espérance de la Résurrection.

Toute notre foi est basée sur la Crucifixion du Christ et sa Résurrection. Nous célébrons cette crucifixion en diverses occasions en dehors de la Grande Semaine dont cette fête. Sans la mort du Christ nous n’avons pas d’espérance. Et si le Christ n’est pas mort et n’est pas ressuscité nous n’avons pas de résurrection et notre foi est vaine. L’amour que le Christ a prêché est apparu sur la Croix et s’est révélé par la Résurrection. L’amour n’est pas seulement un enseignement. C’est le fait de sa Crucifixion et le fait de sa Résurrection d’entre les morts. Nous exprimons cela lorsque nous mettons une croix au cou de l’enfant baptisé afin qu’il comprenne toute sa vie qu’il a été enseveli avec le Christ et qu’il sera ressuscité dans l’espérance de la vie éternelle.

Cette fête renouvelle notre appel à vivre une vie nouvelle, à devenir de nouvelles créatures par l’Esprit Saint. La Croix est le symbole de cette vérité que le Sauveur nous a révélée et que nous essayons d’expérimenter en goûtant toute la beauté du Christ, ceci si nous voulons vaincre nos passions. Dans la mesure où nous nous libérons des désirs, nous proclamons que nous suivons le Christ ressuscité d’entre les morts.

La vie nouvelle signifie la conversion qui est retourner vers la face de Jésus et quitter les tentations du monde. «Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive». En premier tu décides toi-même de suivre le Christ et de tout supporter avec patience, et en même temps d’aimer les frères pour que les gens voient que vous êtes libres du péché et que vous êtes des ressuscités.

Certes vous souffrez tous comme tous les êtres humains et le Christ porte vos souffrances. Tous les jours vous souffrez, vous vous angoissez et si vous cherchez la joie c’est Jésus qui vous la donne si vous lui remettez votre cœur afin qu’il l’habite. Ceci signifie que vous prenez la Croix comme compagnon pour supporter l’existence et marcher vers le haut.

Mais porter l’existence avec vous et l’élever vers le Christ exige que vous fassiez des efforts pour connaître la Parole de Dieu qui est dans l’Evangile. Lisez l’Evangile tous les jours et méditez-le afin que le Seigneur voie que votre face est devenue lumineuse et que vous marchez vers une vie nouvelle. En plus de la connaissance de l’Evangile il s’agit de vivre la prière quotidienne et de participer à la liturgie eucharistique chaque dimanche.

Il n’a y pas de vie sans parler à Dieu matin et soir afin que vous ressentiez la présence de Dieu en vous, sa miséricorde, sa protection et sa gloire.

Le renouveau de la vie spirituelle vous garantit la force nécessaire pour porter la croix et avancer vers la résurrection.

Faites le signe de la Croix sur le front et la poitrine en comprenant l’importance de la Croix et votre adhésion totale au Christ par ce signe. Vous saurez alors que votre destinée est le ciel.

Traduit par Maud Nahas

Texte Original: « عيد ارتفاع الصليب » –Raiati 37- 11.09.2011

Continue reading
2011, Articles, Raiati

Le Dimanche de la Toussaint / le 19.06.2011 / N*25

Placer la fête de «Tous les saints» en ce dimanche qui suit la Pentecôte relève de l’éducation spirituelle, l’Esprit Saint étant le Tuteur de la Sainteté – autant celle de l’Eglise que du croyant. L’expression «tous les saints» désigne les personnes canonisées et célébrées par un jour de fête durant l’année liturgique. Elle réfère également à ceux dont la sainteté ne fut pas reconnue officiellement par un acte de canonisation du Saint Synode.

L’épître aux Hébreux évoque les saints de l’Ancien Testament: d’abord Moïse, ensuite les prophètes auteurs de livres tels Esaïe, Ezéchiel, Jérémie, Daniel, enfin ceux qui n’ont pas laissé d’écrits, St Elie par exemple. L’auteur de l’épître décrit l’agonie et les souffrances endurées par ces saints, ajoutant quand même que ceux-ci n’arrivèrent pas à l’accomplissement sans nous, les chrétiens. C’est qu’ils devaient attendre la perfection accomplie par le Christ sur la Croix. Les personnages de l’Ancien Testament parvinrent à la sainteté, puis se mirent à l’attente du Christ. A l’époque du Nouveau Testament, ce sont ceux qui procédèrent de l’Evangile qui furent sanctifiés.

A travers le péricope évangélique, l’Apôtre présente une définition partielle de la sainteté en disant: «Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux». Dans le christianisme, il s’agit de faire une confession orale publique où l’on déclare appartenir au Seigneur. Nul ésotérisme chez nous, dans le sens où nous ne gardons pas secrète notre foi en Christ. Nous ne disons rien qui s’oppose à notre foi ou qui la contredise. Cette confession pourrait bien nous entraîner devant les bourreaux, ou même devant la mort. Sur ce, nous appelons «confesseurs» tous ceux qui subissent la torture de la part des ennemis, et «martyrs» ceux qui sont exécutés.

Le deuxième élément de la confession de foi est de porter la croix de Jésus – à savoir, tous les tourments de la vie présente – et de le suivre. Ce pourrait être des tourments quotidiens: au domicile, au travail, ou dans le cadre d’une activité sociale ou politique. Le troisième élément de sainteté est de renoncer aux maisons, aux frères et aux sœurs pour le nom de Jésus. Il est entendu par là qu’il ne faut nullement s’attacher aux choses de la terre. Cela ne signifie quand même pas abandonner son logement pour vivre dans la rue, mais plutôt de ne fixer son cœur ni sur des maisons, ni sur des voitures, ni sur le pouvoir et la domination. Tu es nécessiteux du Christ, et Lui fais en toi sa demeure. C’est à Lui que tu réserveras ta loyauté la plus sincère, non à tel dirigeant, tel parti, ou tel objet matériel. Il faut que ton cœur soit complètement absorbé dans le Christ, qu’Il devienne ta jouissance. Tu disposeras de toute autre chose selon le besoin. Quant aux membres de ta famille, tu leur offriras un service sincère. Ce service familial n’est autre que ta charité, dans laquelle tu engages le Christ. Cependant, il se pourrait que certaines personnes de ton entourage s’avèrent un empêchement à ton contact avec Jésus. Ton gagne-pain pourrait autant gêner ta familiarité avec Jésus. Telles gens se rejoignent par les intérêts des adversaires du Christ; tu les quitteras. Tout en priant pour eux, tu te garderas bien de leur société. Le plus important est que le Christ occupe ton esprit par l’ensemble de son enseignement, jusqu’à t’en nourrir. Il te faut savoir où tu te trouves, et qui sont tes familiers. Il faut savoir où est centré ton cœur. Est-ce en Christ? Tu le sauras en suivant ses commandements, selon sa parole: «Celui qui m’aime gardera mes commandements». Le Christ est tout. Porte les gens à s’attacher à lui, et tout ira bien pour toi. Ne pas t’y adonner serait te dissiper en vain. L’important est que ta vie prenne source dans le Seigneur

Traduit par Monastère de Kaftoun

Texte original: « أحد جميع القديسين » – 19.06.2011-Raiati no25

Continue reading
2011, Articles, Raiati

Le Dimanche de l’Orthodoxie / le 13.03.2011 / N*11

Après que nous avons commencé le carême dimanche dernier et pratiqué quelque austérité et abstinence, et après que nous ayons intensifié nos prières, L’Eglise a décidé de consacrer ce dimanche pour nous rappeler que nous jeûnons dans le but de renforcer notre foi, nommant ce dimanche: dimanche de l’Orthodoxie _ un mot grec signifiant l’opinion droite. Donc si ta croyance en Dieu n’est pas droite, ton jeûne sera dérisoire.

Et dans l’Epître d’aujourd’hui, l’Eglise a évoqué des saints de l’Ancien Testament et nous a rappelés leurs souffrances (cordage des membres, fustigation, moquerie, fouettement, emprisonnement, lapidation, mort par l’épée…). Et l’Epître déclare qu’ils sont tous reconnus pour leur foi.

Par ailleurs, l’Eglise a placé au deuxième dimanche du Carême la commémoration de saint Grégoire Palamas (XIVe siècle), qui a clarifié la foi orthodoxe d’une façon forte dans son enseignement sur la Grâce Divine incréée.

Tandis que le chapitre de l’Evangile relate l’élection des Apôtres selon Saint Jean. Le premier mentionné parmi eux est Philippe de Beit Saïda (différente de Saïda, au Liban). De cette même ville, étaient André et son frère Pierre. L’Apôtre trouve une autre personne que Jésus ajoute aux Douze. Celui qui croit transmet sa foi à l’autre. Nathanaël était le quatrième à être choisi, ce dernier avait refusé qu’un prophète fût sorti de Nazareth.

Cependant, Jésus l’a accepté. Et le Seigneur s’est révélé à celui qui avait douté lui et ce dernier le confesse: «Tu es le Fils de Dieu, Tu es le roi d’Israël». Le Seigneur commente en disant «Oui, je vous le déclare, c’est la vérité: vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme!»

Le Christ est le joignant entre le Ciel et la Terre et Lui seul est le médiateur entre Dieu et les hommes. Telle est notre foi. L’Orthodoxie est résumée par ces mots.

Les Pères de l’Ancien Testament ont perçu le Christ et ont alors cru en Celui qui allait venir. Tandis que nous, nous croyons qu’Il est venu. C’est la même foi. Pourtant, nos Ancêtres «n’ont pas obtenu ce que Dieu avait promis. En effet, Dieu avait prévu mieux encore pour nous et il n’a pas voulu qu’ils parviennent sans nous à la perfection». Etant donné que personne n’atteindra le salut avant de voir la croix et la résurrection. Les Pères de l’Ancien Testament ont vu le Christ, par la prophétie. Nous L’avons vu à travers Son Evangile, donc à travers ce qui a été réalisé.

Les Apôtres et les frères L’ont perçu des yeux. Nous ne l’avons pas perçu de nos yeux. Nous L’avons accepté grâce aux Apôtres qui nous L’ont annoncé dans l’Évangile et nous avons cru en Lui, en l’Eglise qu’Il étreigne et Elle qui Le transmet par la prédication et les sacrements.

Le dimanche de l’Orthodoxie associe ceux qui L’ont perçu physiquement et ceux qui ne L’ont pas vu d’une manière physique. Nous espérons que le Seigneur nous garde dans la foi orthodoxe et nous éloigne de l’hérésie, de la délinquance et de la déviance. Ceci nécessite un travail assidu pour maintenir notre lecture religieuse continue, notre participation aux divins offices et aux différentes prières, surtout tout le long de cette saison sainte durant laquelle nous nous préparons pour le jour de Pâques.

Donc notre appel est pour un bon carême et pour une lecture qui sanctifie l’âme et renouvelle sa vigilance. Dieu se complait en nous de nous si nous jeûnons comme des frères avec toute l’Eglise afin de nous diriger ensemble vers la résurrection.

Traduit par Salim Makhoul

Texte original: « أحد الأرثوذكسية » – 13.03.2011-Raiati no11

Continue reading