La morale chrétienne /21 MARS 1993 / N*12
Certains lecteurs désirent que nous consacrions quelques articles au sujet de la morale. En réponse à cette demande, nous allons en premier lieu évoquer les Commandements divins que tout être humain est appelé à suivre à toute époque, puis nous tenterons d’aborder des questions contemporaines qui nécessitent un nouveau mode de pensée, lequel doit toutefois se fonder sur la Parole divine immuable. Quelques-unes de ces questions sont relatives à l’éthique dans le monde des affaires et dans le domaine politique, tandis que d’autres se rapportent à la vie familiale, telles que l’avortement et l’insémination artificielle. Tant que ces sujets font partie intégrante de la pensée et des expériences des gens, il est impossible de les ignorer.
Bien qu’il soit facile de dire: «tu ne voleras point», il est beaucoup plus difficile d’accuser une personne pauvre et démunie de «voler» de la nourriture pour ses enfants affamés. Le commandement fait alors l’objet d’une explication. Et si l’avortement est, de toute évidence, interdit en vertu de la Parole divine et des lois anciennes, que pouvons-nous dire à une jeune fille serbe orthodoxe qui est tombée enceinte après avoir être violée par un soldat ennemi et qui a déclaré à la chaîne de télévision française: «Ce fœtus n’est pas mon enfant; c’est un monstre. Si je ne m’en débarrasse pas, je me tuerai». Certainement, il est parfois compliqué d’avoir une position claire sur une question qui relève de la morale.
Nous considérons que les principes éthiques généraux représentent des composantes communes et universelles de la conscience humaine. «Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage» (Romains 2: 14 et 15). Néanmoins, la conscience humaine peut être corrompue en raison des mauvais enseignements, de telle sorte que l’homme autorise ce que Dieu avait déjà interdit. Cela ne se limite pas uniquement aux païens et aux gentils, mais c’est aussi le cas de certains d’entre nous qui ont commis tant de péchés à tel point qu’ils se sont habitués à une telle conduite et qu’ils la justifient pour en profiter.
L’homme n’agit pas toujours selon sa conscience. Certains acceptent le concept de vengeance et le considèrent comme un symbole d’audace. D’autres acceptent le crime d’honneur et tuent leurs femmes ou leurs sœurs sans pitié si elles commettent un adultère. Plus couramment, certaines personnes monopolisent des marchandises et fixent des prix arbitraires sans se rendre compte de l’inhumanité de leurs actes. Il ya aussi des gens qui vendent des produits défectueux sans reproches de la conscience. D’ailleurs, cette dernière n’est pas suffisante puisqu’elle est altérée par le désir de profit, le désir du corps ou le désir de gloire. Le sens moral de la conscience peut parfois s’affaiblir, et ce n’est que la grâce divine qui est à même de le raviver.
La raison à elle seule ne peut pas nous conduire au bien car elle est perturbée par les désirs. Jésus est le sauveur de la raison. Pour cela, Dieu a voulu communiquer avec nous autrefois à travers Ses prophètes, non pas pour inventer la morale, mais pour nous rappeler les bonnes qualités qu’Il nous avait offertes lorsqu’Il nous créa à Son image. La morale réside dans nos âmes depuis l’aube des temps. Pourtant, nous avons ruiné l’image de Dieu en nous, et nous avons délaissé notre beauté originelle. Dieu n’impose rien de façon arbitraire, et Il ne nous défends pas de tuer ou de voler seulement parce que c’est Sa volonté. Dieu n’est pas un dictateur qui se comporte à Sa guise et qui édicte ce qu’Il veut. Il nous montre ce dont nous avons besoin pour que nous puissions vivre en jouissant de la beauté spirituelle. Il sait que le bien nous conduit à la joie et que souvent nous ne choisissons pas ce qui est pour notre bien. Comme il y a un suicide physique, il existe aussi un suicide spirituel. L’homme connait que son avidité l’amène à la mort physique; de la même façon, il ment, triche, hait et aime ses péchés tout en sachant qu’ils dégradent sa personnalité. À force de fauter, il nie le commandement et refuse son propre bien-être. Lorsque Dieu s’est aperçu que les péchés de l’homme provoquent sa mort, Il s’est révélé et a démontré Son amour. Il a également institué les règles morales qui purifient l’homme et le rapprochent de Dieu afin qu’il établisse avec Lui une relation de père et fils.
Bien sûr, il ne suffit pas de savoir le commandement pour le respecter. La misère de l’homme réside dans le fait qu’il connait les commandements mais ne les observe pas puisqu’il a besoin d’un renfort divin. Cependant, en l’absence de ces commandements, l’homme ne peut être sauvé. La révélation du commandement divin constitue le début du chemin. Pour achever ce dernier, nous devons aimer le Seigneur.
Traduit par Amani Haddad
Texte original: « الأخلاق المسيحية » – 21.03.93
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