Le Christ, notre Paix / le 22/11/2009 / N*47
L’apôtre Paul inaugure cette Épître en proclamant que Jésus-Christ est notre paix, car c’est à travers Lui que se réalise la réconciliation entre les Juifs et les Gentils (peuples païens). «Lui qui des deux n’en a fait qu’un», annonce St. Paul. En effet, ces deux peuples furent longtemps séparés par leur inimitié ; obstacle aboli par le Seigneur qui a anéanti les prescriptions de la loi de Moïse (la circoncision, l’interdiction de certains aliments, etc.). Des deux peuples Il n’en a fait qu’«un seul homme nouveau», en réconciliant l’un et l’autre avec Dieu par Sa mort sur la Croix. Par cette réconciliation avec Dieu et celle entre les Juifs christianisés et les Gentils christianisés, un seul corps fut ainsi établi. St. Paul avait d’ailleurs mentionné maintes fois que l’Église constitue le corps de Jésus-Christ, c’est-à-dire son entité apparaissant au monde par le Mot et les Sacrements.
Il a aboli cette inimitié par Sa mort sur la Croix et Sa résurrection, réunissant ceux qui étaient jadis éloignés (les peuples païens) et ceux qui étaient proches (les Juifs) car ils connaissaient déjà le seul unique Dieu et ses prophètes. Par la suite, St. Paul déclare: « Par lui nous avons les uns et les autres (Juifs et Gentils) accès auprès du Père, dans un même Esprit»; le Saint-Esprit.
Si tel fut le chemin, «vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors (des hôtes); mais vous êtes concitoyens des saints.» (Par le terme «saints», St. Paul désigne souvent les chrétiens habitant à Jérusalem et les membres de la famille de Dieu). «Vous avez été édifiés, poursuit-il, sur le fondement des apôtres (les douze apôtres) et les prophètes», dont les livres sont lus à l’Église. L’édifice ancien n’est pas uniquement fondé sur l’assise, mais sur la pierre angulaire qu’on appelle au Liban la clef de voûte. En effet, les édifices chez nous sont bâtis en disposant les pierres l’une à côté de l’autre pour former la voûte, sans aucune soudure en calcaire ou autre. Ensuite, le maçon place la clé de voûte qui permet de faire tenir les parties de l’édifice et les empêche de tomber. St. Paul a comparé Jésus-Christ avec cette clé de voûte: «en lui tout l’édifice bien ordonné s’élève». Les personnes qui construisent les voûtes connaissent bien cela.
Après avoir évoqué cette image, St. Paul revient à la notion de l’édifice spirituel, en mentionnant qu’ «un temple sain se forme par le Seigneur». Certes, les édifices en pierre ne connaissent point de croissance. Néanmoins, St. Paul aborde ici une autre image ; celle de la pierre vivante, qui n’est autre que nous. Cette pierre vivante évolue grâce à la pierre angulaire qui assure sa cohésion, qui la maintient et qui préserve son union.
Pour cette raison, St. Paul a voulu achever cette Épître aux Éphésiens en proclamant: «En lui (le Seigneur) vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit (le Saint-Esprit)». Vous êtes un temple vivant. Vous êtes édifiés ensemble parce que vous êtes unis et vous devenez ensemble une habitation de Dieu en Esprit.
Si nous employons l’expression «maison de Dieu», ce n’est sûrement pas le bâtiment qu’on désigne, mais la communauté des croyants, en particulier ceux qui sont habités par la grâce du Saint-Esprit. Le bâtiment dans lequel nous célébrons les prières est nommé Église, lieu où se rassemble l’Église de Dieu formée par la communauté des croyants.
Traduit par Amani Haddad
Raiati (22/11/2009)
Texte Original: المسيح السلام
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