Cette fête est liée à deux événements. Le premier est la découverte de la Croix sous le Golgotha par sainte Hélène pendant qu’elle était en Palestine et construisait des églises. Le deuxième événement est le suivant: la sainte croix était déposée dans l’église de la Résurrection quand les Perses  envahirent Jérusalem en 628 et volèrent la Croix. La Croix fut rendue à la ville sainte après la victoire de l’empereur byzantin Héraclius sur les Perses. Le Patriarche prit la Croix et l’éleva en présence des fidèles. De là vient l’expression «élévation de la Croix». Le jour de la fête, avant la liturgie, le célébrant porte en procession une croix déposée sur un plateau et entourée de fleurs. Le prêtre pose le plateau sur une table devant la porte royale. Puis il élève le plateau au-dessus de sa tête puis l’abaisse jusqu’à terre pendant que le chœur chante cinq cent fois Kyrie eleison. Ensuite le prêtre donne une fleur à toute personne qui vient embrasser la croix.

Dans notre Eglise il n’y a pas de croix sans crucifié peint ou sculpté. La croix devient ainsi icône. La prosternation se fait donc devant l’icône du crucifié dans l’espérance de la Résurrection.

Toute notre foi est basée sur la Crucifixion du Christ et sa Résurrection. Nous célébrons cette crucifixion en diverses occasions en dehors de la Grande Semaine dont cette fête. Sans la mort du Christ nous n’avons pas d’espérance. Et si le Christ n’est pas mort et n’est pas ressuscité nous n’avons pas de résurrection et notre foi est vaine. L’amour que le Christ a prêché est apparu sur la Croix et s’est révélé par la Résurrection. L’amour n’est pas seulement un enseignement. C’est le fait de sa Crucifixion et le fait de sa Résurrection d’entre les morts. Nous exprimons cela lorsque nous mettons une croix au cou de l’enfant baptisé afin qu’il comprenne toute sa vie qu’il a été enseveli avec le Christ et qu’il sera ressuscité dans l’espérance de la vie éternelle.

Cette fête renouvelle notre appel à vivre une vie nouvelle, à devenir de nouvelles créatures par l’Esprit Saint. La Croix est le symbole de cette vérité que le Sauveur nous a révélée et que nous essayons d’expérimenter en goûtant toute la beauté du Christ, ceci si nous voulons vaincre nos passions. Dans la mesure où nous nous libérons des désirs, nous proclamons que nous suivons le Christ ressuscité d’entre les morts.

La vie nouvelle signifie la conversion qui est retourner vers la face de Jésus et quitter les tentations du monde. «Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive». En premier tu décides toi-même de suivre le Christ et de tout supporter avec patience, et en même temps d’aimer les frères pour que les gens voient que vous êtes libres du péché et que vous êtes des ressuscités.

Certes vous souffrez tous comme tous les êtres humains et le Christ porte vos souffrances. Tous les jours vous souffrez, vous vous angoissez et si vous cherchez la joie c’est Jésus qui vous la donne si vous lui remettez votre cœur afin qu’il l’habite. Ceci signifie que vous prenez la Croix comme compagnon pour supporter l’existence et marcher vers le haut.

Mais porter l’existence avec vous et l’élever vers le Christ exige que vous fassiez des efforts pour connaître la Parole de Dieu qui est dans l’Evangile. Lisez l’Evangile tous les jours et méditez-le afin que le Seigneur voie que votre face est devenue lumineuse et que vous marchez vers une vie nouvelle. En plus de la connaissance de l’Evangile il s’agit de vivre la prière quotidienne et de participer à la liturgie eucharistique chaque dimanche.

Il n’a y pas de vie sans parler à Dieu matin et soir afin que vous ressentiez la présence de Dieu en vous, sa miséricorde, sa protection et sa gloire.

Le renouveau de la vie spirituelle vous garantit la force nécessaire pour porter la croix et avancer vers la résurrection.

Faites le signe de la Croix sur le front et la poitrine en comprenant l’importance de la Croix et votre adhésion totale au Christ par ce signe. Vous saurez alors que votre destinée est le ciel.

Traduit par Maud Nahas

Texte Original: « عيد ارتفاع الصليب » –Raiati 37- 11.09.2011