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La ré-évangélisation des orthodoxes de souche / le 06.12.2009 / N*49

Il y a les orthodoxes. Et il y a ceux qui sont nés orthodoxes (de souche). Ces derniers ne sont rien. L’orthodoxe qui vient à l’église fait l’objet d’une prédication fondée sur la foi qu’il professe et à propos de laquelle il a effectué des lectures à l’école. Celui qui est baptisé par l’eau et n’a pas acquis une compréhension chrétienne, il faut que tu l’enfantes de nouveau par une évangélisation qui procède du constat que son cœur est dénué de foi.

Celui qui est désigné comme étant orthodoxe se remet en relation avec l’église à l’occasion de la mort d’un parent ou de l’office de prière du quarantième jour ou á l’office annuel, de la même manière qu’il se rend dans une occasion relative à un chrétien d’une autre église. Ceci se rapproche davantage des protocoles sociaux plutôt que de la foi. Si tu l’interroges sur le sort de la personne décédée, il ne sait pas. Si tu l’interroges sur la résurrection, il te répond la plupart du temps que l’âme reste et qu’il n’a pas entendu parler de la résurrection des corps. Et si tu lui poses la question de savoir si le Christ existait avant sa naissance par la Vierge, la plus part du temps, il ne sait pas.

Tu lui poses la question, s’il est orthodoxe? Il répond oui. Et si tu lui dis, est ce que cette appartenance implique de ta part des exigences comme la communion par exemple? La plupart du temps il n’a pas entendu l’appartenance comme une responsabilité et un engagement.

Nous sommes responsables de tous ceux-là. Il se peut qu’ils soient les plus nombreux parmi nous. Des fois ils prétendent qu’ils connaissent. Et en les interrogeant tu te rends compte que ceci n’est pas précis. Que tu sois prêtre ou laïc, tu es un évangélisateur de cette frange. Peut-être qu’il faudrait commencer par rappeler à telle personne, le baptême, en l’interrogeant sur ce dont il en a compris. Peut-être il serait encore meilleur de l’interroger sur son mariage, déjà célébré ou celui encore à venir, « que signifie pour toi ton mariage? ».

Tu ne dis pas qu’il n’est pas de l’Eglise. Tu l’invites à connaître le Christ que décrivent les évangiles. Certainement tu aurais convaincu cette personne, qui ne peut prétendre être cultivée sans avoir lu qu’une seule fois l’évangile. Peut-être qu’il faudrait que tu le cueilles à travers la culture. Peut-être tu réussiras à le convaincre d’aller ne serait-ce qu’une seule fois à la liturgie pour voir ce qui s’y passe et pour qu’il comprenne la culture des gens parmi lesquels il se compte, et tu lui expliques après la liturgie.

Ne lui dis pas qu’il est païen. Qu’il n’a pas complété son baptême par la foi. Tu dois le ramener progressivement selon son esprit et selon son cœur, ne le choques pas avec une polémique sur l’athéisme, n’évoques point avec lui sa défaillance. Ceci le choquera. Grimpes avec lui progressivement à partir du niveau qui est le sien. Lui, il ne veut pas admettre, que du point de vue chrétien, il n’est rien. Mais ne le trompes pas non plus en lui disant qu’il est un grand chrétien. Évoque avec lui le fait qu’il est fils de Dieu. Que le Seigneur le souhaite comme fils, sauf s’il est entièrement athé. Je ne pense pas que ce type d’athéisme existe en Orient. Le plus important est qu’il fasse de sa reconnaissance en l’existence de Dieu, un culte d’amour pour Dieu. Il en faut un peu de compréhension, de la compréhension progressive afin que ce frère arrive à la prière. C’est en elle et par sa chaleur, sa compréhension s’approfondisse.

Cette frange d’orthodoxes est notre responsabilité et même si tous les humains sont notre responsabilité. Nous ne pouvons pas les laisser baptisés par l’eau. Sans foi, ils ne seront pas sauvés».

Traduit par Carol Saba

Texte Original: « تبشير المولودين أرثوذكسيين » –Raiati 49- 06.12.2009

Bulletin «Chroniques» n°14 – Lundi 25 Janvier 2010

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2009, Articles, Raiati

Le Christ, notre Paix / le 22/11/2009 / N*47

L’apôtre Paul inaugure cette Épître en proclamant que Jésus-Christ est notre paix, car c’est à travers Lui que se réalise la réconciliation entre les Juifs et les Gentils (peuples païens). «Lui qui des deux n’en a fait qu’un», annonce St. Paul. En effet, ces deux peuples furent longtemps séparés par leur inimitié ; obstacle aboli par le Seigneur qui a anéanti les prescriptions de la loi de Moïse (la circoncision, l’interdiction de certains aliments, etc.). Des deux peuples Il n’en a fait qu’«un seul homme nouveau», en réconciliant l’un et l’autre avec Dieu par Sa mort sur la Croix. Par cette réconciliation avec Dieu et celle entre les Juifs christianisés et les Gentils christianisés, un seul corps fut ainsi établi. St. Paul avait d’ailleurs mentionné maintes fois que l’Église constitue le corps de Jésus-Christ, c’est-à-dire son entité apparaissant au monde par le Mot et les Sacrements.

Il a aboli cette inimitié par Sa mort sur la Croix et Sa résurrection, réunissant ceux qui étaient jadis éloignés (les peuples païens) et ceux qui étaient proches (les Juifs) car ils connaissaient déjà le seul unique Dieu et ses prophètes. Par la suite, St. Paul déclare: « Par lui nous avons les uns et les autres (Juifs et Gentils) accès auprès du Père, dans un même Esprit»; le Saint-Esprit.

Si tel fut le chemin, «vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors (des hôtes); mais vous êtes concitoyens des saints.» (Par le terme «saints», St. Paul désigne souvent les chrétiens habitant à Jérusalem et les membres de la famille de Dieu). «Vous avez été édifiés, poursuit-il, sur le fondement des apôtres (les douze apôtres) et les prophètes», dont les livres sont lus à l’Église. L’édifice ancien n’est pas uniquement fondé sur l’assise, mais sur la pierre angulaire qu’on appelle au Liban la clef de voûte. En effet, les édifices chez nous sont bâtis en disposant les pierres l’une à côté de l’autre pour former la voûte, sans aucune soudure en calcaire ou autre. Ensuite, le maçon place la clé de voûte qui permet de faire tenir les parties de l’édifice et les empêche de tomber. St. Paul a comparé Jésus-Christ avec cette clé de voûte: «en lui tout l’édifice bien ordonné s’élève». Les personnes qui construisent les voûtes connaissent bien cela.

Après avoir évoqué cette image, St. Paul revient à la notion de l’édifice spirituel, en mentionnant qu’ «un temple sain se forme par le Seigneur». Certes, les édifices en pierre ne connaissent point de croissance. Néanmoins, St. Paul aborde ici une autre image ; celle de la pierre vivante, qui n’est autre que nous. Cette pierre vivante évolue grâce à la pierre angulaire qui assure sa cohésion, qui la maintient et qui préserve son union.

Pour cette raison, St. Paul a voulu achever cette Épître aux Éphésiens en proclamant: «En lui (le Seigneur) vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit (le Saint-Esprit)». Vous êtes un temple vivant. Vous êtes édifiés ensemble parce que vous êtes unis et vous devenez ensemble une habitation de Dieu en Esprit.

Si nous employons l’expression «maison de Dieu», ce n’est sûrement pas le bâtiment qu’on désigne, mais la communauté des croyants, en particulier ceux qui sont habités par la grâce du Saint-Esprit. Le bâtiment dans lequel nous célébrons les prières est nommé Église, lieu où se rassemble l’Église de Dieu formée par la communauté des croyants.

Traduit par Amani Haddad

Raiati (22/11/2009)

Texte Original: المسيح السلام

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