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Raiati

Raiati, bulletin hebdomadaire de l’archevêché de Byblos et de Botrys, publié depuis 1981, est distribué à tous les fidèles. Dans une rubrique fixe «parole de l’évêque» le métropolite Georges Khodr s’adresse aux membres de son diocèse, explique la Parole divine et ses exigences dans la vie quotidienne dans un style simple et facile qui atteint tous le monde. Ces articles, regroupés par sujets, ont été publiés en six volumes dans une série intitulée «Arrouh wal Arouss» par l’archevêché de Byblos et de Botrys.

2011, Articles, Raiati

Fête de l’Elévation de la Croix / le 11.09.2011 / N*37

Cette fête est liée à deux événements. Le premier est la découverte de la Croix sous le Golgotha par sainte Hélène pendant qu’elle était en Palestine et construisait des églises. Le deuxième événement est le suivant: la sainte croix était déposée dans l’église de la Résurrection quand les Perses  envahirent Jérusalem en 628 et volèrent la Croix. La Croix fut rendue à la ville sainte après la victoire de l’empereur byzantin Héraclius sur les Perses. Le Patriarche prit la Croix et l’éleva en présence des fidèles. De là vient l’expression «élévation de la Croix». Le jour de la fête, avant la liturgie, le célébrant porte en procession une croix déposée sur un plateau et entourée de fleurs. Le prêtre pose le plateau sur une table devant la porte royale. Puis il élève le plateau au-dessus de sa tête puis l’abaisse jusqu’à terre pendant que le chœur chante cinq cent fois Kyrie eleison. Ensuite le prêtre donne une fleur à toute personne qui vient embrasser la croix.

Dans notre Eglise il n’y a pas de croix sans crucifié peint ou sculpté. La croix devient ainsi icône. La prosternation se fait donc devant l’icône du crucifié dans l’espérance de la Résurrection.

Toute notre foi est basée sur la Crucifixion du Christ et sa Résurrection. Nous célébrons cette crucifixion en diverses occasions en dehors de la Grande Semaine dont cette fête. Sans la mort du Christ nous n’avons pas d’espérance. Et si le Christ n’est pas mort et n’est pas ressuscité nous n’avons pas de résurrection et notre foi est vaine. L’amour que le Christ a prêché est apparu sur la Croix et s’est révélé par la Résurrection. L’amour n’est pas seulement un enseignement. C’est le fait de sa Crucifixion et le fait de sa Résurrection d’entre les morts. Nous exprimons cela lorsque nous mettons une croix au cou de l’enfant baptisé afin qu’il comprenne toute sa vie qu’il a été enseveli avec le Christ et qu’il sera ressuscité dans l’espérance de la vie éternelle.

Cette fête renouvelle notre appel à vivre une vie nouvelle, à devenir de nouvelles créatures par l’Esprit Saint. La Croix est le symbole de cette vérité que le Sauveur nous a révélée et que nous essayons d’expérimenter en goûtant toute la beauté du Christ, ceci si nous voulons vaincre nos passions. Dans la mesure où nous nous libérons des désirs, nous proclamons que nous suivons le Christ ressuscité d’entre les morts.

La vie nouvelle signifie la conversion qui est retourner vers la face de Jésus et quitter les tentations du monde. «Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive». En premier tu décides toi-même de suivre le Christ et de tout supporter avec patience, et en même temps d’aimer les frères pour que les gens voient que vous êtes libres du péché et que vous êtes des ressuscités.

Certes vous souffrez tous comme tous les êtres humains et le Christ porte vos souffrances. Tous les jours vous souffrez, vous vous angoissez et si vous cherchez la joie c’est Jésus qui vous la donne si vous lui remettez votre cœur afin qu’il l’habite. Ceci signifie que vous prenez la Croix comme compagnon pour supporter l’existence et marcher vers le haut.

Mais porter l’existence avec vous et l’élever vers le Christ exige que vous fassiez des efforts pour connaître la Parole de Dieu qui est dans l’Evangile. Lisez l’Evangile tous les jours et méditez-le afin que le Seigneur voie que votre face est devenue lumineuse et que vous marchez vers une vie nouvelle. En plus de la connaissance de l’Evangile il s’agit de vivre la prière quotidienne et de participer à la liturgie eucharistique chaque dimanche.

Il n’a y pas de vie sans parler à Dieu matin et soir afin que vous ressentiez la présence de Dieu en vous, sa miséricorde, sa protection et sa gloire.

Le renouveau de la vie spirituelle vous garantit la force nécessaire pour porter la croix et avancer vers la résurrection.

Faites le signe de la Croix sur le front et la poitrine en comprenant l’importance de la Croix et votre adhésion totale au Christ par ce signe. Vous saurez alors que votre destinée est le ciel.

Traduit par Maud Nahas

Texte Original: « عيد ارتفاع الصليب » –Raiati 37- 11.09.2011

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2011, Articles, Raiati

Le Dimanche de la Toussaint / le 19.06.2011 / N*25

Placer la fête de «Tous les saints» en ce dimanche qui suit la Pentecôte relève de l’éducation spirituelle, l’Esprit Saint étant le Tuteur de la Sainteté – autant celle de l’Eglise que du croyant. L’expression «tous les saints» désigne les personnes canonisées et célébrées par un jour de fête durant l’année liturgique. Elle réfère également à ceux dont la sainteté ne fut pas reconnue officiellement par un acte de canonisation du Saint Synode.

L’épître aux Hébreux évoque les saints de l’Ancien Testament: d’abord Moïse, ensuite les prophètes auteurs de livres tels Esaïe, Ezéchiel, Jérémie, Daniel, enfin ceux qui n’ont pas laissé d’écrits, St Elie par exemple. L’auteur de l’épître décrit l’agonie et les souffrances endurées par ces saints, ajoutant quand même que ceux-ci n’arrivèrent pas à l’accomplissement sans nous, les chrétiens. C’est qu’ils devaient attendre la perfection accomplie par le Christ sur la Croix. Les personnages de l’Ancien Testament parvinrent à la sainteté, puis se mirent à l’attente du Christ. A l’époque du Nouveau Testament, ce sont ceux qui procédèrent de l’Evangile qui furent sanctifiés.

A travers le péricope évangélique, l’Apôtre présente une définition partielle de la sainteté en disant: «Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux». Dans le christianisme, il s’agit de faire une confession orale publique où l’on déclare appartenir au Seigneur. Nul ésotérisme chez nous, dans le sens où nous ne gardons pas secrète notre foi en Christ. Nous ne disons rien qui s’oppose à notre foi ou qui la contredise. Cette confession pourrait bien nous entraîner devant les bourreaux, ou même devant la mort. Sur ce, nous appelons «confesseurs» tous ceux qui subissent la torture de la part des ennemis, et «martyrs» ceux qui sont exécutés.

Le deuxième élément de la confession de foi est de porter la croix de Jésus – à savoir, tous les tourments de la vie présente – et de le suivre. Ce pourrait être des tourments quotidiens: au domicile, au travail, ou dans le cadre d’une activité sociale ou politique. Le troisième élément de sainteté est de renoncer aux maisons, aux frères et aux sœurs pour le nom de Jésus. Il est entendu par là qu’il ne faut nullement s’attacher aux choses de la terre. Cela ne signifie quand même pas abandonner son logement pour vivre dans la rue, mais plutôt de ne fixer son cœur ni sur des maisons, ni sur des voitures, ni sur le pouvoir et la domination. Tu es nécessiteux du Christ, et Lui fais en toi sa demeure. C’est à Lui que tu réserveras ta loyauté la plus sincère, non à tel dirigeant, tel parti, ou tel objet matériel. Il faut que ton cœur soit complètement absorbé dans le Christ, qu’Il devienne ta jouissance. Tu disposeras de toute autre chose selon le besoin. Quant aux membres de ta famille, tu leur offriras un service sincère. Ce service familial n’est autre que ta charité, dans laquelle tu engages le Christ. Cependant, il se pourrait que certaines personnes de ton entourage s’avèrent un empêchement à ton contact avec Jésus. Ton gagne-pain pourrait autant gêner ta familiarité avec Jésus. Telles gens se rejoignent par les intérêts des adversaires du Christ; tu les quitteras. Tout en priant pour eux, tu te garderas bien de leur société. Le plus important est que le Christ occupe ton esprit par l’ensemble de son enseignement, jusqu’à t’en nourrir. Il te faut savoir où tu te trouves, et qui sont tes familiers. Il faut savoir où est centré ton cœur. Est-ce en Christ? Tu le sauras en suivant ses commandements, selon sa parole: «Celui qui m’aime gardera mes commandements». Le Christ est tout. Porte les gens à s’attacher à lui, et tout ira bien pour toi. Ne pas t’y adonner serait te dissiper en vain. L’important est que ta vie prenne source dans le Seigneur

Traduit par Monastère de Kaftoun

Texte original: « أحد جميع القديسين » – 19.06.2011-Raiati no25

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2011, Articles, Raiati

Le Dimanche de l’Orthodoxie / le 13.03.2011 / N*11

Après que nous avons commencé le carême dimanche dernier et pratiqué quelque austérité et abstinence, et après que nous ayons intensifié nos prières, L’Eglise a décidé de consacrer ce dimanche pour nous rappeler que nous jeûnons dans le but de renforcer notre foi, nommant ce dimanche: dimanche de l’Orthodoxie _ un mot grec signifiant l’opinion droite. Donc si ta croyance en Dieu n’est pas droite, ton jeûne sera dérisoire.

Et dans l’Epître d’aujourd’hui, l’Eglise a évoqué des saints de l’Ancien Testament et nous a rappelés leurs souffrances (cordage des membres, fustigation, moquerie, fouettement, emprisonnement, lapidation, mort par l’épée…). Et l’Epître déclare qu’ils sont tous reconnus pour leur foi.

Par ailleurs, l’Eglise a placé au deuxième dimanche du Carême la commémoration de saint Grégoire Palamas (XIVe siècle), qui a clarifié la foi orthodoxe d’une façon forte dans son enseignement sur la Grâce Divine incréée.

Tandis que le chapitre de l’Evangile relate l’élection des Apôtres selon Saint Jean. Le premier mentionné parmi eux est Philippe de Beit Saïda (différente de Saïda, au Liban). De cette même ville, étaient André et son frère Pierre. L’Apôtre trouve une autre personne que Jésus ajoute aux Douze. Celui qui croit transmet sa foi à l’autre. Nathanaël était le quatrième à être choisi, ce dernier avait refusé qu’un prophète fût sorti de Nazareth.

Cependant, Jésus l’a accepté. Et le Seigneur s’est révélé à celui qui avait douté lui et ce dernier le confesse: «Tu es le Fils de Dieu, Tu es le roi d’Israël». Le Seigneur commente en disant «Oui, je vous le déclare, c’est la vérité: vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme!»

Le Christ est le joignant entre le Ciel et la Terre et Lui seul est le médiateur entre Dieu et les hommes. Telle est notre foi. L’Orthodoxie est résumée par ces mots.

Les Pères de l’Ancien Testament ont perçu le Christ et ont alors cru en Celui qui allait venir. Tandis que nous, nous croyons qu’Il est venu. C’est la même foi. Pourtant, nos Ancêtres «n’ont pas obtenu ce que Dieu avait promis. En effet, Dieu avait prévu mieux encore pour nous et il n’a pas voulu qu’ils parviennent sans nous à la perfection». Etant donné que personne n’atteindra le salut avant de voir la croix et la résurrection. Les Pères de l’Ancien Testament ont vu le Christ, par la prophétie. Nous L’avons vu à travers Son Evangile, donc à travers ce qui a été réalisé.

Les Apôtres et les frères L’ont perçu des yeux. Nous ne l’avons pas perçu de nos yeux. Nous L’avons accepté grâce aux Apôtres qui nous L’ont annoncé dans l’Évangile et nous avons cru en Lui, en l’Eglise qu’Il étreigne et Elle qui Le transmet par la prédication et les sacrements.

Le dimanche de l’Orthodoxie associe ceux qui L’ont perçu physiquement et ceux qui ne L’ont pas vu d’une manière physique. Nous espérons que le Seigneur nous garde dans la foi orthodoxe et nous éloigne de l’hérésie, de la délinquance et de la déviance. Ceci nécessite un travail assidu pour maintenir notre lecture religieuse continue, notre participation aux divins offices et aux différentes prières, surtout tout le long de cette saison sainte durant laquelle nous nous préparons pour le jour de Pâques.

Donc notre appel est pour un bon carême et pour une lecture qui sanctifie l’âme et renouvelle sa vigilance. Dieu se complait en nous de nous si nous jeûnons comme des frères avec toute l’Eglise afin de nous diriger ensemble vers la résurrection.

Traduit par Salim Makhoul

Texte original: « أحد الأرثوذكسية » – 13.03.2011-Raiati no11

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2010, Articles, Raiati

Mourir orthodoxe / le 26.12.2010 / N*52

Personne ne m’a demandé mon opinion pour Que je naisse orthodoxe. Que je sois élevé dans cette église signifie que j’accepte mon éducation, que je me concentre dans mon église, que j’y suis présent chaque fois qu’elle veut ma présence (les dimanches et les fêtes d’abord, le carême, et si mon travail me le permet, d’entrer à mon église si elle est ouverte matin et soir). Notre peuple dit dans le langage parlé: je vais à la prière, car il sent que la fonction principale de l’église est de prier.

Mais dans ma maison, quelle prière je récite quand je n’ai pas tous les gros livres que nous utilisons à l’église? Au moins tu lis dans le Petit Livre des Heures et peut-être dans le Grand Livre des Heures. Tu récites des prières fixes imprimées. Et si tu es plus connaisseur, le prêtre t’indiquera ce que tu dois dire.

Tu assistes à la divine liturgie dans l’église de ta paroisse, et si elle est lointaine alors tu assisteras dans l’église la plus proche à ta maison, et ne te justifiée pas en allant à l’église d’une autre confession sous prétexte qu’il est plus proche. La proximité et la distance n’ont rien à voir avec la religion. Tu es membre de l’église orthodoxe, et tu as à y renforcer ton adhésion, ce qui signifie que tu dois garder ton appartenance à elle en tout temps. Tu n’as pas à dire tout simplement: tous les rites sont les mêmes. L’histoire n’est pas une histoire de rites. Toute l’histoire est dans l’appartenance. Si tu vis avec la foi orthodoxe, tu iras vers son centre. D’autres ont une autre croyance. Nous les respectons et nous coopérons avec eux dans beaucoup des choses, et nous cherchons notre union avec eux et leur union avec nous dans le temps que Dieu définira dans sa sagesse. Tu vas vers l’union requise à partir de ton église, fortifié par ce que tu as hérité des saints lorsque tu as reçu le baptême. Les membres de ton Eglise et toi ensemble aimez les autres frères, et chacun de nous et d’eux se tient là où sont ses frères et son évêque.

Souviens-toi deuxièmement que tu vas à l’église pour apprendre. À travers la prédication, les réunions ou les soirées évangéliques par lesquelles les responsables te guident, tu reçois l’éducation orthodoxe qui contient notre doctrine, et d’autres ont leur doctrine et nous n’en discutons pas, les savants en discuteront jusqu’à ce que les points de différence entre nous se clarifient. Que tu ailles à ton église seulement n’est pas une guerre envers quiconque.

Ceci restera jusqu’à ta mort. Je me souviens de ma mère qui m’a dit quelques fois: sache que je veux mourir orthodoxe. Je ne sais pas pourquoi elle a dit cela et rien d’autre ne l’a séduite. Tu ne resteras orthodoxe que si tu insistes sur ce fait. Tu dois dire cela à ceux qui t’entourent, si parmi eux quelques-uns ont une autre croyance. L’enterrement dans un cimetière orthodoxe est important pour que tes os rejoignent ceux des membres de ta religion. Ce sont des corps que le Saint-Esprit adopte. N’accepte pas qu’ils te jettent n’importe comment.

C’est ainsi que ta fidélité pour le Christ est. L’orthodoxie n’est pas une chemise que tu portes un jour et que tu enlèves l’autre. Elle t’accompagne tout au long de ta vie à travers la foi, la compréhension, la prière et les traditions religieuses.

La religion que nous vivons dans notre église est l’éveil, et celui-ci t’élève vers le ciel.

Traduit de l’arabe

Texte original: « أن أموت ارثوذكسيًا » – 26.12.2010-Raiati no52

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2009, Articles, Raiati

La ré-évangélisation des orthodoxes de souche / le 06.12.2009 / N*49

Il y a les orthodoxes. Et il y a ceux qui sont nés orthodoxes (de souche). Ces derniers ne sont rien. L’orthodoxe qui vient à l’église fait l’objet d’une prédication fondée sur la foi qu’il professe et à propos de laquelle il a effectué des lectures à l’école. Celui qui est baptisé par l’eau et n’a pas acquis une compréhension chrétienne, il faut que tu l’enfantes de nouveau par une évangélisation qui procède du constat que son cœur est dénué de foi.

Celui qui est désigné comme étant orthodoxe se remet en relation avec l’église à l’occasion de la mort d’un parent ou de l’office de prière du quarantième jour ou á l’office annuel, de la même manière qu’il se rend dans une occasion relative à un chrétien d’une autre église. Ceci se rapproche davantage des protocoles sociaux plutôt que de la foi. Si tu l’interroges sur le sort de la personne décédée, il ne sait pas. Si tu l’interroges sur la résurrection, il te répond la plupart du temps que l’âme reste et qu’il n’a pas entendu parler de la résurrection des corps. Et si tu lui poses la question de savoir si le Christ existait avant sa naissance par la Vierge, la plus part du temps, il ne sait pas.

Tu lui poses la question, s’il est orthodoxe? Il répond oui. Et si tu lui dis, est ce que cette appartenance implique de ta part des exigences comme la communion par exemple? La plupart du temps il n’a pas entendu l’appartenance comme une responsabilité et un engagement.

Nous sommes responsables de tous ceux-là. Il se peut qu’ils soient les plus nombreux parmi nous. Des fois ils prétendent qu’ils connaissent. Et en les interrogeant tu te rends compte que ceci n’est pas précis. Que tu sois prêtre ou laïc, tu es un évangélisateur de cette frange. Peut-être qu’il faudrait commencer par rappeler à telle personne, le baptême, en l’interrogeant sur ce dont il en a compris. Peut-être il serait encore meilleur de l’interroger sur son mariage, déjà célébré ou celui encore à venir, « que signifie pour toi ton mariage? ».

Tu ne dis pas qu’il n’est pas de l’Eglise. Tu l’invites à connaître le Christ que décrivent les évangiles. Certainement tu aurais convaincu cette personne, qui ne peut prétendre être cultivée sans avoir lu qu’une seule fois l’évangile. Peut-être qu’il faudrait que tu le cueilles à travers la culture. Peut-être tu réussiras à le convaincre d’aller ne serait-ce qu’une seule fois à la liturgie pour voir ce qui s’y passe et pour qu’il comprenne la culture des gens parmi lesquels il se compte, et tu lui expliques après la liturgie.

Ne lui dis pas qu’il est païen. Qu’il n’a pas complété son baptême par la foi. Tu dois le ramener progressivement selon son esprit et selon son cœur, ne le choques pas avec une polémique sur l’athéisme, n’évoques point avec lui sa défaillance. Ceci le choquera. Grimpes avec lui progressivement à partir du niveau qui est le sien. Lui, il ne veut pas admettre, que du point de vue chrétien, il n’est rien. Mais ne le trompes pas non plus en lui disant qu’il est un grand chrétien. Évoque avec lui le fait qu’il est fils de Dieu. Que le Seigneur le souhaite comme fils, sauf s’il est entièrement athé. Je ne pense pas que ce type d’athéisme existe en Orient. Le plus important est qu’il fasse de sa reconnaissance en l’existence de Dieu, un culte d’amour pour Dieu. Il en faut un peu de compréhension, de la compréhension progressive afin que ce frère arrive à la prière. C’est en elle et par sa chaleur, sa compréhension s’approfondisse.

Cette frange d’orthodoxes est notre responsabilité et même si tous les humains sont notre responsabilité. Nous ne pouvons pas les laisser baptisés par l’eau. Sans foi, ils ne seront pas sauvés».

Traduit par Carol Saba

Texte Original: « تبشير المولودين أرثوذكسيين » –Raiati 49- 06.12.2009

Bulletin «Chroniques» n°14 – Lundi 25 Janvier 2010

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2009, Articles, Raiati

Le Christ, notre Paix / le 22/11/2009 / N*47

L’apôtre Paul inaugure cette Épître en proclamant que Jésus-Christ est notre paix, car c’est à travers Lui que se réalise la réconciliation entre les Juifs et les Gentils (peuples païens). «Lui qui des deux n’en a fait qu’un», annonce St. Paul. En effet, ces deux peuples furent longtemps séparés par leur inimitié ; obstacle aboli par le Seigneur qui a anéanti les prescriptions de la loi de Moïse (la circoncision, l’interdiction de certains aliments, etc.). Des deux peuples Il n’en a fait qu’«un seul homme nouveau», en réconciliant l’un et l’autre avec Dieu par Sa mort sur la Croix. Par cette réconciliation avec Dieu et celle entre les Juifs christianisés et les Gentils christianisés, un seul corps fut ainsi établi. St. Paul avait d’ailleurs mentionné maintes fois que l’Église constitue le corps de Jésus-Christ, c’est-à-dire son entité apparaissant au monde par le Mot et les Sacrements.

Il a aboli cette inimitié par Sa mort sur la Croix et Sa résurrection, réunissant ceux qui étaient jadis éloignés (les peuples païens) et ceux qui étaient proches (les Juifs) car ils connaissaient déjà le seul unique Dieu et ses prophètes. Par la suite, St. Paul déclare: « Par lui nous avons les uns et les autres (Juifs et Gentils) accès auprès du Père, dans un même Esprit»; le Saint-Esprit.

Si tel fut le chemin, «vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors (des hôtes); mais vous êtes concitoyens des saints.» (Par le terme «saints», St. Paul désigne souvent les chrétiens habitant à Jérusalem et les membres de la famille de Dieu). «Vous avez été édifiés, poursuit-il, sur le fondement des apôtres (les douze apôtres) et les prophètes», dont les livres sont lus à l’Église. L’édifice ancien n’est pas uniquement fondé sur l’assise, mais sur la pierre angulaire qu’on appelle au Liban la clef de voûte. En effet, les édifices chez nous sont bâtis en disposant les pierres l’une à côté de l’autre pour former la voûte, sans aucune soudure en calcaire ou autre. Ensuite, le maçon place la clé de voûte qui permet de faire tenir les parties de l’édifice et les empêche de tomber. St. Paul a comparé Jésus-Christ avec cette clé de voûte: «en lui tout l’édifice bien ordonné s’élève». Les personnes qui construisent les voûtes connaissent bien cela.

Après avoir évoqué cette image, St. Paul revient à la notion de l’édifice spirituel, en mentionnant qu’ «un temple sain se forme par le Seigneur». Certes, les édifices en pierre ne connaissent point de croissance. Néanmoins, St. Paul aborde ici une autre image ; celle de la pierre vivante, qui n’est autre que nous. Cette pierre vivante évolue grâce à la pierre angulaire qui assure sa cohésion, qui la maintient et qui préserve son union.

Pour cette raison, St. Paul a voulu achever cette Épître aux Éphésiens en proclamant: «En lui (le Seigneur) vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit (le Saint-Esprit)». Vous êtes un temple vivant. Vous êtes édifiés ensemble parce que vous êtes unis et vous devenez ensemble une habitation de Dieu en Esprit.

Si nous employons l’expression «maison de Dieu», ce n’est sûrement pas le bâtiment qu’on désigne, mais la communauté des croyants, en particulier ceux qui sont habités par la grâce du Saint-Esprit. Le bâtiment dans lequel nous célébrons les prières est nommé Église, lieu où se rassemble l’Église de Dieu formée par la communauté des croyants.

Traduit par Amani Haddad

Raiati (22/11/2009)

Texte Original: المسيح السلام

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2006, Articles, Raiati

L’Epiphanie / le 08.01.06 / N*2

Après le baptême de Jésus et sa tentation par le diable dans le désert, et après que Jean Baptiste fût livré à Hérode, Le Seigneur se dirigea vers le nord en Galilée. Mais il n’alla pas dans sa ville Nazareth probablement parce que sa ville ne l’acceptait pas. Il s’installa à Capharnaum qu’il trouva un bon point de départ pour l’évangélisation. C’était une ville cosmopolite avec une vie économique intense car elle était sur la route commerciale entre Damas et l’Egypte. L’évangéliste dit que Capharnaum était au bord de la mer, c’est à dire le lac de Tibériade. Mathieu précise que le Seigneur tourna dans la région de Zébulon et Naphtalim et se souvint alors que ces terres sont citées dans Isaïe.

L’autre rive du Jourdain c’est ce que nous appelons la Jordanie. La Galilée c’est la région. La Galilée des païens est la région où habitaient des païens en ce temps-là. Et puis Mathieu continue sa citation d’Isïe: «le peuple qui marchait dans les ténèbres» jusqu’à: «la lumière les éclaira». (Mat. 4: 16)

Quelle est cette lumière? Dans le verset 17 du chapitre 4 qui termine la lecture d’aujourd’hui Mathieu dit: «depuis ce temps-là (c’est à dire depuis l’arrivée du Seigneur en Galilée) Jésus commença sa prédication disant: «Repentez-vous, le royaume des cieux est proche». Qu’ont donc compris ceux qui écoutaient Jésus par «repentissez-vous»? En grec le mot signifie: changez votre esprit, comprenez bien ce que Dieu attend de vous, alors votre conduite sera droite. Chez les hébreux la conversion c’est être triste à cause des péchés. L’idée de repentir est prédominante chez eux. Ainsi nous décidons de ne plus tomber dans le péché. La conversion ne peut être profonde si la tentation ne revient deux fois, trois fois et qu’on résiste. Le royaume des cieux est proche ou le royaume de Dieu; les deux expressions signifient la même chose. L’idée est que Dieu règne sur nos cœurs, qu’il soit seul souverain. Ceux qui refusent la Parole Dieu, Dieu ne règne pas sur eux. Le règne de Dieu se réalise si chacun de nous livre son cœur à Dieu et décide de porter «le joug du royaume». Notre espoir est que Dieu règne sur tout être humain.

L’appel au Royaume est un enseignement essentiel chez Jésus. Pour lui, le Royaume vient et s’accomplit plus tard ; mais il est aussi proche parce que le roi est ici parmi nous. C’est vrai chacun se prépare au royaume par ses actions, mais le royaume est en premier lieu don de Dieu. Bien que le royaume ne se réalisera qu’après la résurrection quand Dieu sera «tout en tous», il a commencé dans l’œuvre de Jésus.

Dans le Notre Père, «que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne» sont liés. Nous entrons dans le royaume dès maintenant. Ceux qui vivent les béatitudes (bénis soient les pauvres etc.) sont dans le royaume dès maintenant. En plus les douze apôtres ont inauguré le royaume. Dans leur continuité le royaume est présent dans l’Eglise même s’il y a des pécheurs. Le Christ qui est présent dans l’Eglise par les saints mystères (sacrements) et le pardon, nous fait goûter le royaume dès à présent en attendant qu’il nous donne sa plénitude au dernier jour.

Aujourd’hui si nous allons au sacrement de conversion (confession) à l’Eglise, ou si nous nous présentons à la communion, il faut, en premier lieu, demander à Dieu de nous donner la conversion, sinon notre effort ne sera pas sérieux et sera superficiel. Et quand nous allons nous coucher, demander la conversion est essentiel pour dormir dans la paix du Seigneur, de peur que la mort ne nous prenne et que nous ne soyons pas prêts. En dehors de la mort, l’important est de demander la conversion par amour de Jésus.

Traduit par Maud Nahas

Texte Original: « الظهور الالهي » – 08.01.06

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2006, Articles, Raiati

2006 / le 01.01.06 / N*1

Le nouvel an de l’Eglise commence pour nous le 1er septembre, le nouvel an civil commence aujourd’hui. La société a convenu, pour des raisons pratiques, de suivre le calendrier civil. Dans l’Eglise, nous faisons mémoire de la Circoncision du Seigneur. Son obédience, dans son corps, à la loi mosaïque, signifie pour nous la libération de la Loi par son sang. Nous entrons alors dans une vie nouvelle par le baptême. Et parce que nous avons été libérés de tout signe dans nos corps, la foi devient le seul lien entre nous et Dieu. Ceux qui sont déjà dans le royaume du Christ n’ont que faire de tout signe sensible. C’est pour cela que nous n’exigeons pas la circoncision des garçons chrétiens. Ceux qui veulent la pratiquer pour leur fils, pour des raisons de santé, sont libres de le faire.

Origène, un grand théologien d’Alexandrie, a écrit une belle page sur la circoncision; il dit: nous pratiquons la circoncision de nos sens afin de nous éloigner du péché: l’ouïe pour ne pas écouter ce qui est contraire à la chasteté, la vue pour ne pas regarder ce qui avilit la foi chrétienne. Autrement dit nous commençons l’année nouvelle dans la pureté sans passer la soirée aux tables de jeu ou en vaines réjouissances.

L’Eglise a placé le 1er janvier la fête d’un des plus grands évêques de l’histoire saint Basile le Grand décédé à 49 ans en 379. Il mérite cet adjectif de grand car il était grand dans l’ascèse, dans l’organisation de la liturgie et de la vie monastique, dans le service social et la résistance à l’autorité politique anti orthodoxe. Et sa contribution à la théologie était grande aussi. Le premier janvier, dans l’Eglise est un jour plein. Nous y entrons dans l’espérance, nous espérons que Dieu nous donne, en premier, des temps de paix, et, en second, des temps de prospérité économique. Nous prions beaucoup pour notre pays qui souffre à cause des crimes atroces qui y sont perpétrés contre les innocents. Ensuite il est nécessaire que chacun de nous prie pour que la paix et la sécurité soient données à tous. Nous prions pour que Dieu nous donne sa paix à tous dans notre pays pour que nous tentions de gagner notre vie et d’élever nos enfants sans danger et sans peur.

Avec la prière, un autre effort nous est demandé : que celui qui veut se porte volontaire pour jeûner un jour ou plus, afin que ce jeûne soit une sorte de prière pour que le Seigneur prenne le Liban dans sa miséricorde. L’année 2006 sera nouvelle si nos cœurs se renouvellent et se purifient. Et c’est seulement si nous arrivons à la conversion et décidons d’y rester, nous deviendrons nouveaux. Alors nous ne haïrons plus, nous n’aurons plus de rancune, nous n’insulterons plus personne, en espérant que Dieu voie cela et ne nous éprouve plus que ce que nous pouvons porter, et qu’il arrête la main de ceux qui veulent assassiner des politiques et des journalistes chez nous. Alors nous pourrons aller là où nous voulons sans peur.

Je suis triste de voir les fidèles peu nombreux à la liturgie aujourd’hui. Changez cette mauvaise habitude et venez à la table du Seigneur afin que vos âmes soient belles, libérées du mal, et que vous vous éleviez ensemble vers la face du Christ. Le temps passe, et en ce qui concerne la nourriture, le travail et la vie familiale, demain sera comme aujourd’hui. La vie économique passe par des hauts et des bas. Et nous sommes en général plus faibles que les mafias politiques qui sévissent dans le pays.

Il reste que chacun de nous peut devenir bon dans sa conduite personnelle. Que chacun de nous essaie de rendre son âme plus belle spirituellement, ainsi que les membres de sa famille. Si nous sommes nombreux à essayer, il en résultera sans doute une société meilleure et un gouvernement meilleur.

Traduit par Maud Nahas

Texte Original: « 2006 »

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2004, Articles, Raiati

A La Jeune Fille / le 18.07.2004 / N*29

Je me suis adressé précédemment aux jeunes garçons et aux jeunes filles ensemble en vous parlant à tous de la profondeur de l’engagement chrétien et de la nécessité de la connaissance. Ce que je te dis à toi spécialement aujourd’hui, c’est que le Christ a été suivi par des femmes qui se sont investies avec beaucoup d’exigence pour sa cause et qu’elles l’ont accompagné jusqu’à la croix, alors que la plupart des disciples l’avaient abandonné.

Et après sa résurrection, il est apparu tout d’abord à Marie Madeleine et c’est elle qui est allée raconter aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur. Et qu’il est aussi très probable qu’elle était avec ses amies les myrophores dans la maison où les disciples étaient réunis quand l’Esprit Saint est descendu sur eux, car le livre dit: « Tous, unanimes, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus». (Ac. 1: 14)

Par la suite, nous voyons les femmes servir les disciples et ouvrir leurs maisons pour l’accomplissement du Service Divin. En tout temps et en toute époque, il y avait parmi elles des martyres dont de très jeunes.

Ce que tu dois savoir, c’est que la fille, scientifiquement, est aussi capable que le garçon et qu’elle le dépasse dans de nombreuses facultés et spécialités. Il n’y a pas de doute non plus que tu aies les qualifications pour toute sorte de talents qui vont de la production intellectuelle la plus accomplie à l’exercice de tous les métiers.

Nous n’acceptons pas la situation d’analphabètes à laquelle sont réduites les femmes dans de nombreuses régions du monde.

Il ne peut y avoir de doute non plus sur le fait que l’épouse éduquée est source d’inspiration pour son mari et source d’éducation éclairée pour ses enfants mais aussi un acteur fondamental dans leur développement intellectuel ; tout cela si tu prends conscience que ta vie ne dépend pas seulement de la beauté et que tu es capable de grandes choses avec ton intelligence, ton rayonnement spirituel et l’équilibre de ta personnalité.

La beauté ne dure pas mais la connaissance reste et ce qui résiste le plus au temps, c’est ta bonne moralité car en cela est l’humain. Lutte pour être parfaite sur tous les plans.

Je comprends qu’il est légitime de se parer mais d’une façon décente et je comprends aussi ton souci de l’élégance. Mais ceci n’est que peu comparé à l’intelligence, à l’étendue de la connaissance et à l’humanité parfaite qui est en toi. Tu n’es en rien en deçà du jeune homme, et tu le complètes si tu portes plus d’intérêt à ta personnalité dans sa globalité qu’à ton corps qui n’en représente qu’une partie.

En temps convenable à ta maturité, tu aspires à l’amour. Ceci est indispensable et te construit. Ne le fuis pas s’il se montre, mais ne le cherche pas avec insistance et ne t’avilis pas à sa demande. Soit posée et sobre autant que cela t’est possible car l’un ou l’autre parmi les gens peuvent dire des louanges de toi alors qu’ils ne cherchent qu’à s’amuser.

Ne mets pas ta confiance en chaque personne qui te fait entendre de belles paroles car il se peut qu’il ne soit pas honnête ou bien qu’il n’ait pas un projet de fréquentation saine qui mène au mariage.

Si tu es adolescente, ne cherche pas à te lier car l’engagement exige une grande maturité et, à l’adolescence, tout engagement peut t’exposer à des changements survenant chez toi et chez le jeune homme. Patiente s’il te faut patienter et, seulement quand tu atteindras la maturité, même un, deux ou trois ans plus tard examine la situation du jeune homme et prends ta décision en toute conscience et après avoir consulté des gens honnêtes et expérimentés.

Si tu te lances dans une relation sentimentale sans en être entièrement consciente et que tu t’engages dans une vie maritale sans clairvoyance, c’est dans la tristesse que tu pourrais passer toute ta vie, ta vie familiale serait détruite et tes enfants dispersés et perdus.

L’amour seul ne suffit pas pour que tu te lies à un homme, son intelligence, sa moralité, sa capacité de travailler, sa véritable foi chrétienne sont les fondements réels de l’engagement. En dehors de cela tu ne trouveras pas le bonheur.

Traduit par Père Marcel et Claudine Sarkis

Texte Originale: – « إلى الشابة في رعيتي » Raiati 29 – 18.07.2004

Bulletin «Le Bon Pasteur» n°5 – septembre 2005

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2004, Articles, Raiati

Aux Jeunes / le 11.07.2004 / N*28

Jeunes filles et jeunes garçons, vous qui avez des aspirations et des visées lointaines en recevant l’Evangile maintenant avec force et enthousiasme, vous le garderez comme nous l’avons fait pour le transmettre à vos enfants afin que le Christ demeure, génération après génération. Croyez que vous pouvez être forts spirituellement, en cela Saint Jean le bien aimé a dit dans sa première épître: «Je vous l’écris, jeunes gens : vous êtes vainqueurs du Malin» (1Jn.2: 13). La force spirituelle n’est pas une prérogative d’une catégorie d’âge car l’Esprit Saint fortifie toutes tranches parmi les hommes.

Vous êtes capables d’une grande pureté, de grands dons et de l’engagement sans limite envers la chrétienté toute entière, ne laissez pas les églises être fréquentées par les anciens et les personnes âgées seulement. En elles (les églises!), vous rencontrerez la gloire véritable et la joie incommensurable. Aspirez aux plus hauts degrés spirituels et ne laissez personne prendre à la légère votre jeune âge car vous êtes aptes à accomplir toute vertu, et la vertu est le resplendissement de l’esprit et sa fraîcheur.

Néanmoins, cette fraîcheur se renouvelle en vous et ne ternit pas si vous décidez d’y arriver par la quête spirituelle, c’est à dire par la lutte contre tout ce qui porte atteinte et souille l’âme et par la suite entrave votre progression vers la vie généreuse que vous souhaitez. Nul, tout âge confondu, n’est condamné à accomplir le mal. Il n’y a pas de péché qui s’identifie à la jeunesse. Vous êtes libres si vous ambitionnez la grande liberté et celle-ci vous ne l’atteindrez pas, sauf si vous décidez de vivre dans la vérité et pour la vérité, dans l’honnêteté parfaite sans vous perdre dans les polémiques, les revendications et les prétentions car c’est votre humanité qui en sort diminuée.

Vous vivez cette beauté spirituelle dans le monde, avec vos amis et avec les plus et les moins jeunes. Le Christ n’a demandé à personne de sortir de ce monde mais Il veut que nul ne soit prisonnier du monde et de ses illusions. Soyez avec ceux qui vous aiment mais vous devez vivre avec tout le monde et servir chaque personne qui a besoin d’être servie.

Cette vie de gloire se renforcera en vous si vous vous engagez dans votre paroisse, les réunions de la jeunesse et les autres rencontres spirituelles ouvertes à tous, car le plus important c’est que nous soyons solidaires dans l’église pour que l’on puisse devenir ensemble une Eglise. Cette solidarité autour de la pensée et de la réflexion chrétienne vous fortifie dans la concrétisation de votre témoignage au sujet de Jésus. Oui, Il se manifeste en chacun d’entre vous mais aussi dans la communauté rassemblée en Son Nom. Cela veut dire que vous voulez recevoir la chaleur de l’Esprit et devenir vous-mêmes porteurs de cette chaleur.

Soyez aussi chaleureux dans votre désir de comprendre, studieux dans vos études à l’école ou à l’université ou dans la société si vous avez terminé vos études car le Seigneur demande aussi que vous rendiez service à travers votre intelligence et que vous deveniez grands dans les métiers que vous voulez exercer. Le Seigneur n’aime pas les paresseux. Examinez toute chose avec une intelligence illuminée et gardez le meilleur, tout en vous méfiant de la mauvaise influence qu’une pensée erronée peut avoir sur vous. Vous serez confrontés dans vos études à de mauvais courants de pensées, l’Evangile avec lequel vous vous êtes armé vous donnera l’Esprit de discernement et vous permettra de rejeter ce qui est faux et de garder votre esprit dans la clarté.

Les livres et les autres moyens de connaissance sont inévitables. Je ne suis pas contre l’informatique et ce que vous apprenez à travers elle, mais elle ne dispense pas du livre. A travers le livre, vous découvrez l’héritage intellectuel qui nous a précédé en toute civilisation et si vous choisissez les sciences naturelles, l’architecture ou la médecine, ceci ne doit pas vous dispenser de la poésie, de la littérature et des livres qui renforcent votre foi et vous donne les arguments dont vous avez besoin pour défendre la Foi.

Ne soyez pas exclusifs dans votre spécialité. Tu n’es pas seulement architecte, avocat, médecin ou scientifique. Vous êtes avant tout des hommes et toutes vos capacités humaines doivent se développer dans la connaissance pour devenir consolation, joie et don de générosité. Il vous faut autant que possible absorber les vérités de ce monde car le Seigneur s’est révélé dans la connaissance, et plus celle-ci est conséquente plus vous serez aptes à servir.

Ainsi plus la connaissance grandit en vous, plus vous êtes proches de l’humilité et du service des autres. Ne fermez pas les yeux avant d’avoir lu des pages des grands héritages intellectuels de la pensée, vous sentirez grandir en vous la taille intellectuelle. Etudiez les livres avec assiduité, analysez-les et notez ce que vous devez noter jusqu’à ce que le mariage entre votre foi et l’intellect soit conclu. L’intellect aussi sert Dieu et ceux que vous cherchez à faire sortir des ténèbres de l’ignorance.

Cela implique que vous ne capituliez pas devant l’image, elle qui domine tous les moyens de communication. L’image n’est qu’une partie de la connaissance. Un livre sérieux écrit par une personne clairvoyante vous apporte beaucoup plus de perspicacité.

Que vous cherchiez la foi ou la connaissance, prenez garde à être appliqués, afin que les hommes puissent se nourrir par vous. Ainsi, vous serez studieux et si vous l’êtes nous serons dans la joie et Dieu se réjouira en vous. Ainsi aussi, vous construirez un monde nouveau et vous deviendrez de nouvelles créatures.

Traduit par Père Marcel et Claudine Sarkis

Texte Originale: – « أيها الشبان » Raiati 28 – 11.07.2004

Bulletin «Le Bon Pasteur» n°5 – septembre 2005

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